Le 19 juin 2025, l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group a publié une mise à jour sur la révision des normes européennes de reporting en matière de durabilité (ESRS). Cette étape clé s’inscrit dans le cadre du paquet de simplification réglementaire Omnibus de la Commission européenne, qui vise à alléger les obligations de reporting pour les entreprises tout en respectant les ambitions du pacte vert pour l’UE.
En tant que membre « Friends of EFRAG », Anthesis a activement contribué à la phase de consultation publique et se félicite de l’orientation prise par ces évolutions proposées, alignées sur une ambition de simplification sans compromis sur l’impact.
Bien qu’encore en cours d’élaboration, ce rapport d’étape esquisse les contours d’une version révisée et simplifiée des normes ESRS. L’objectif : alléger les exigences de reporting, recentrer les rapports sur les enjeux stratégiques et renforcer l’alignement avec les cadres internationaux. Une deuxième version est attendue début juillet, avant la soumission des orientations techniques finales à la Commission européenne d’ici au 31 octobre 2025.
Comment cela s’inscrit-il dans l’évolution plus large de la CSRD ?
Les révisions proposées des normes ESRS font partie intégrante du paquet de simplification de l’UE publié en février 2025 et actualisé en juin. Elles visent à clarifier les obligations de transparence imposées par les ESRS.
Si l’amendement « Stop the Clock » a repoussé les délais de déclaration pour de nombreuses entreprises, d’autres éléments réglementaires – comme le périmètre des entités concernées ou les modalités de publication –, restent à l’étape de la proposition. Le 21 juin dernier, le Conseil de l’UE a publié une nouvelle proposition Omnibus, alignée avec l’EFRAG, visant à rationaliser les divulgations ESRS, à supprimer les points de données non essentiels et assurer l’interopérabilité entre les normes ESRS et ISSB.
Le projet s’articule en quatre axes clés de simplification :
L’EFRAG reconnaît que les exigences actuelles en matière de double matérialité mobilisent d’importantes ressources et risquent de se transformer en un simple exercice de conformité, plutôt qu’en une véritable analyse stratégique des impacts, risques et opportunités propres au modèle d’affaires de chaque organisation.
Cette approche actualisée vise à :
Prioriser le modèle d’affaires de l’organisation pour identifier les enjeux matériels ;
Éviter d’exiger une divulgation exhaustive sur un sujet si seul un sous-thème est pertinent ;
Clarifier la prise en compte des mesures d’atténuation lors de l’évaluation des impacts ;
Cibler les évaluations sur des informations utiles à la décision, sans rechercher l’exhaustivité ;
Promouvoir un processus proportionné et fondé sur des données probantes. révisions devraient aider les organisations à générer des informations plus pertinentes pour leurs modèles d’affaires et leurs chaînes de valeur uniques, renforçant ainsi la double matérialité en tant qu’étape fondamentale pour identifier ce qui compte le plus. Cette clarté soutient la mise en œuvre de pratiques de durabilité plus ciblées et plus efficaces et permet des rapports plus significatifs et harmonisés dans le cadre de la CSRD.
Ces évolutions devraient permettre aux organisations de produire des informations plus pertinentes et adaptées à leur réalité, renforçant ainsi la double matérialité comme levier stratégique pour identifier ce qui compte vraiment. Cette clarification favorise l’adoption de pratiques de durabilité plus pertinentes et performantes, tout en garantissant des rapports plus simples et cohérents, harmonisés avec les exigences de la CSRD.
Le rapport reconnaît qu’en raison d’un manque de clarification sur la flexibilité des préparateurs avec le modèle de rapport, les organisations ont eu du mal à raconter leur histoire unique en matière de durabilité et à rendre la divulgation du rapport un exercice de conformité. Il y est aussi souligné que le manque de flexibilité dans le modèle de reporting initial a freiné la capacité des entreprises à valoriser leur démarche de durabilité, au profit d’une approche trop normative.
Pour favoriser un reporting plus cohérent et plus percutant :
Les organisations pourront inclure un résumé exécutif
Les informations détaillées pourront être reléguées en annexe pour plus de lisibilité ; La divulgation sera recentrée sur les enjeux matériels, avec une distinction claire entre exigences impératives et optionnelles ;
Des recommandations clarifieront la flexibilité permise, permettront d’éviter la duplication des informations et favoriseront ainsi un récit ESG cohérent
Dans sa logique de simplification, l’EFRAG propose une réduction significative du nombre requis d’indicateurs selon la méthode suivante :
Indication précise des divulgations obligatoires
Meilleur alignement entre les normes transversales (ESRS 1 et 2) et les normes thématiques pour limiter les doublons ;
Suppression des indicateurs non essentiels (qualitatifs et quantitatifs), mais en maintenant le focus sur les indicateurs quantitatifs.
Indication précise des divulgations obligatoires
La proposition met l’accent sur une interopérabilité renforcée avec d’autres référentiels, en particulier les normes IFRS/ISSB. Conseil des normes internationales de durabilité Article sur la nomes (ISSB) S1 et S2. Cela implique l’alignement des périmètres et du vocabulaire utilisés dans l’ensemble des référentiels.
La portée de cette évolution: une avancée stratégique pour renforcer le rôle de la double matérialité
Chez Anthesis, nous saluons ces mesures de simplification, notamment la reconnaissance de la double matérialité comme un véritable levier stratégique, et non comme une contrainte purement réglementaire. Cette orientation s’inscrit pleinement dans notre démarche et reflète les retours que nous avons partagés lors des consultations.
Nous constatons que, dans de nombreuses entreprises, des évaluations menées sans expertise ESG approfondie aboutissent à des analyses de double matérialité insuffisamment robustes : les impacts, risques et opportunités identifiés restent souvent trop génériques ou déconnectés des réalités commerciales, sectorielles et opérationnelles. Cela complique la définition de stratégies pertinentes et crée un écart entre les enjeux effectivement gérés et ceux simplement reportés.
Bien conduite, la double matérialité doit permettre aux organisations de valoriser les spécificités de leur chaîne de valeur, de hiérarchiser les enjeux prioritaires et de générer une valeur durable et mesurable.
Les évaluations réalisées par Anthesis reposent sur une expertise ESG éprouvée et une compréhension fine du pragmatisme nécessaire aux entreprises, garantissant des analyses sur mesure et directement exploitables pour la prise de décision.
Quelles actions pour les organisations?
Même si la norme de la CSRD reste susceptible d’évoluer, la trajectoire de simplification est désormais actée.
Pour les organisations qui entament leur deuxième année de reporting CSRD, il sera sans doute difficile d’intégrer immédiatement toutes les simplifications prévues. Toutefois, il est déjà possible de s’aligner sur l’esprit de la réforme : ajouter un résumé exécutif, développez des stratégies claires de gestion des impacts, risques et opportunités (IRO), et assurez-vous que vos rapports reflètent l’alignement entre vos actions, vos indicateurs clés de performance et vos résultats. Les actions se porteront le plus tôt possible sur la mise en valeur de vos enjeux matériels, de vos résultats et trajectoire en évitant les redondances. Le contenu du rapport sera également clef pour structurer un récit ESG cohérent et accessible aux parties prenantes.
Pour les entreprises qui ont un délai de deux ans, il y a du temps pour se préparer, mais beaucoup à faire avant la date limite. Si vous ne l’avez pas déjà fait, nous vous recommandons de commencer votre évaluation de la double matérialité dès maintenant, en utilisant ces révisions provisoires comme guide. Cela vous donne le temps de collecter des données, de combler les lacunes et d’élaborer une stratégie de durabilité intégrée avant l’échéance de l’exercice 2027.
Celles ayant déjà finalisé leur double matérialité peuvent engager une analyse des écarts (gap analysis), en se concentrant sur les trois normes prioritaires : E1 (climat), S1 (ressources humaines) et G1 (gouvernance). L’analyse des rapports existants des entreprises de la vague 1 montre que ces thématiques constituent un socle pertinent pour structurer les premiers rapports de durabilité alignés à la CSRD et gagner en efficacité. Privilégiez les indicateurs quantitatifs obligatoires afin de rationaliser la démarche et de maintenir la dynamique.
Vous pouvez également appliquer cette démarche ciblée à d’autres enjeux matériels évidents. La prolongation du calendrier réglementaire constitue une opportunité pour renforcer en continu la qualité et la maturité de vos rapports d’ici 2028. Avec une feuille de route réaliste et un engagement fort de la direction, vous maximiserez vos chances d’obtenir les ressources et la mobilisation nécessaires, car la réussite du reporting ESG repose sur une implication collective, au-delà des seuls responsables dédiés.
Comment Anthesis peut vous aider
Les clients d’Anthesis représentent une communauté mondiale d’entreprises avant-gardistes et leaders du développement durable qui s’engagent à créer un impact mesurable et une valeur à long terme. Toutes ont été en phase de démarrage un jour.
Nous vous guidons pas à pas pour transformer l’obligation de reporting de durabilité en véritable levier de création de valeur, bien au-delà de la simple conformité.
De l’accompagnement à l’analyse de double matérialité au développement de contenu et design des rapports en passant par l’analyse des écarts et l’établissement de la feuille de route. Nous pouvons aussi être acteurs sur mise en œuvre des actions correctives sur tous les ESRS (Climat, Pollution, Eau, Biodiversité, Circularité, Droits du travail, Droits Humains, et la Gouvernance) afin d’être en conformité avec les exigences. Notre équipe d’experts ESG a déjà travaillé sur près d’une centaine de projets en lien avec la CSRD.
Notre approche garantit que vos divulgations CSRD :
Reflètent votre identité, vos enjeux, vos risques et opportunités spécifiques
Renforcent la gouvernance, la performance et l’impact durable de votre organisation.
Fournissent des informations pertinentes pour la prise de décision de toutes vos parties prenantes,
Soient alignées avec les dernières exigences de la CSRD
Avec plus de 1 400 spécialistes couvrant le climat, les droits humains, la chaîne d’approvisionnement, la finance et bien d’autres domaines, nous mobilisons une expertise technique pointue, une maîtrise réglementaire et une expérience reconnue dans la conduite du changement.
Que vous débutiez votre démarche CSRD ou prépariez votre second rapport, nous vous accompagnons pour transformer vos analyses de matérialité en actions concrètes et génératrices de valeur.
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